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Pays de Roquefort - Aveyron - Occitanie

Au pays de l’enfant sauvage

En 1797, un enfant nu, cheveux hirsutes, marchant courbé et faisant des gestes désordonnés est aperçu plusieurs fois dans les bois de LACAUNE (en limite de l’Aveyron).

Capturé plusieurs fois par les chasseurs, grognant, griffant, ne parlant pas, il réussit chaque fois à s’échapper. Il est décrit à l’époque comme « marche à quatre pattes, velu, sourd et muet, se nourrissant de plantes ». Durant quelques mois, il va rôder autour des maisons pour se procurer des légumes.

L’hiver 1800 est particulièrement froid, l’enfant va quitter les Monts de Lacaune et en janvier 1800, il va se réfugier, grelottant de froid, chez le teinturier Vidal à l’entrée du bourg de Saint Sernin-sur-Rance. Il sera emmené à Saint-Affrique puis à Rodez où de nombreux curieux voudront voir cet  « enfant sauvage » couvert de brûlures et portant une grande cicatrice au larynx.

Le cas de l’enfant sauvage intéresse les savants Parisiens

On le conduit à Paris. L’aliéniste Pinel conclut qu’il est idiot de naissance et sourd muet. Le docteur Jean Itard pense qu’il n’est pas sourd et qu’il pourrait être « éduqué ». L’isolement est-il la cause de son comportement ? Ou est-il handicapé de naissance ?

Durant 5 ans, il va multiplier les expériences avec celui qu’il nomme Victor car il semble sensible à la voyelle O. Victor comprendra quelques mots (essentiellement en rapport avec la nourriture) reconnaitra quelques lettres mais ne parlera jamais. Se désintéressant de lui, il le confiera à madame Guérin qui le soignera jusqu’à sa mort en 1828

Quelle est l’origine de ses cicatrices ?

L’abbé Bonnaterre qui a observé Victor durant ces années lui aussi fit remarquer qu’il aime les aliments cuits, qu’il ne sait pas faire de feu, qu’il a fallu lui apprendre à casser les noix, qu’il craint l’eau et la hauteur. Comment un enfant aurait-il pu survivre aux terribles hivers de la montagne durant des années ? Quelle est l’origine de ses cicatrices ? Le chirurgien Aroles et le citoyen Guiraud émettent l’hypothèse qu’il a été victime d’une tentative de meurtre et qu’il a été abandonné peu de temps avant d’être vu.

Comme celle d’autres « enfants sauvages », la légende est tenace et comme l’histoire de Mowgli, elle en fait rêver plus d’un. La réalité est plus triste, Victor était vraisemblablement un « faux enfant sauvage » mais un « vrai enfant martyr ».

Le film de Truffaut « L’enfant sauvage » , et les livres du même nom de T .C. Boyle et de la collection « J’aime lire » sont disponibles dans le gîte.

La statue de l’enfant sauvage à Saint Sernin